Rapport du GIEC : Des organisations chrétiennes appellent le gouvernement britannique à lutter contre le changement climatique
Alors que le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le 28 février son nouveau rapport au bilan sombre, des groupes chrétiens appellent le Premier ministre britannique Boris Johnson à profiter de la présidence de la COP26 pour mettre plus de mesures en place pour lutter contre le changement climatique et soutenir les communautés déjà touchées.
Lundi, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un nouveau rapport. Il révèle que les conséquences du changement climatique s’accélèrent conduisant à « une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète ».
Selon les experts, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes, soit près de la moitié des habitants de la planète, sont déjà « très vulnérables » aux impacts du réchauffement climatique. Ils estiment que tout « retard supplémentaire » dans la lutte contre le changement climatique laissera filer la petite chance d’assurer à l’humanité un « avenir vivable ».
La publication de ce rapport a également fait réagir des organisations chrétiennes qui appellent le Premier ministre anglais Boris Johnson à profiter de la présidence britannique de la COP26 pour agir davantage dans la lutte contre le changement climatique. Elles appellent également à soutenir les communautés déjà touchées.
Des mesures urgentes et significatives attendues
Christian Today rapporte que l’Agence catholique pour le développement outre-mer (CAFOD) exhorte les gouvernements à accroître leurs efforts pour atteindre le zéro net et à doubler le montant des aides à l’adaptation climatique.
Neil Thorns, directeur de la défense des droits au sein de la CAFOD, a rappelé que pour certaines communautés, il était déjà trop tard pour s’adapter. « De combien d’alertes rouges sur la crise climatique avons-nous besoin avant de prendre des mesures urgentes et significatives ? », se demande-t-il.
Il évoque « des communautés en Afrique de l’Est et dans les petits états insulaires où cette destruction est allée au-delà de la capacité d’adaptation » et ajoute qu’elles ont « maintenant un besoin de fonds urgent pour compenser les destructions causées par une crise climatique qu’elles n’ont pas créées ».
« Dans la perspective de la COP 27, il est essentiel que les pertes, les dommages et l’adaptation figurent en tête des propriétés, maintenant ou jamais », conclut-il.
Christian Today rapporte également les propos de Peter Kihara Kariuki, évêque de Marsabit au Kenya, qui révèle que sa région est confrontée à une sécheresse « sévère » obligeant les gens à parcourir jusqu’à 17 kilomètres pour trouver de l’eau.
L’évêque appelle les dirigeants mondiaux à prendre des mesures ambitieuses pour plus de justice climatique et accroître le soutien aux communautés touchées. Il espère que la voix de sa communauté sera entendue.
« Le changement climatique est réel pour nous à Marsabit. En tant qu’églises, en tant que communautés, nous devons nous assurer que nos voix sont entendues. Nous avons un dicton en swahili : ‘Kuja pamoja ni mwanzo, kukuwa pamoja ni maendeleo ; ‘ qui se traduit par ‘se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite’. »
Un signal d’alarme
Nushrat Chowdhuri, conseillère pour la justice climatique auprès de Christian Aid, est quant à elle basée au Bangladesh. Elle explique son pays est déjà « en première ligne » du changement climatique et que les plus pauvres, les femmes et les enfants sont les plus touchés.
Elle l’affirme, le rapport du GIEC « est un signal d’alarme envers ceux qui sont en première ligne de cette crise et qui ont besoin d’un soutien beaucoup plus important pour faire face aux impacts climatiques qu’ils n’ont pas causés ».
« En tant que président de la COP tout au long de 2022, le gouvernement britannique a un rôle vital à jouer dans la direction des efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique », poursuit-elle.
Eric Coursodon